A l'occasion d'une dizaine de jours de travail à la Réunion (il y a pire) j'ai appris que cet arbre, le Schinus molle, qui donne les baies roses est considéré comme une peste. C'est une plante qui prolifère dans les zones en friche. Elle fait l'objet de ramassages intensifs pour la revente au Japon. De nombreuses plantes ont été détruites par des récoltes sauvages. Au grand dam des apiculteurs car les faux poivriers sont riches en nectar appréciés par les abeilles.

 

Inca Garcilaso de la Vega, un métis de sang royal Inca, né à Cuzco, Pérou 1539, est l'auteur d'un livre de référence sur les Andes et les indiens au moment de la conquête.

marchands portugaius et leurs serviteus indhous.Un extrait trouvé sur l'excellent site http://toildepices.free.fr/, relatif à ces baies roses.

"Nous pouvons citer encore le fruit que produit l'arbre qu'ils appellent mulli , qui croît spontanément dans la campagne ; ce fruit a l'aspect d'une grappe longue et étroite ; il est formé de petits grains ronds de la grosseur de la coriandre sèche ; les feuilles sont menues et toujours vertes. Le grain, une fois mûr, est dans sa partie superficielle doux et délicieux, mais au-dedans, il est très amer. Les indiens en font une boisson ; il le pressent lentement entre leurs mains, dans de l'eau chaude, jusqu'à ce qu'il ait donné toute sa douceur, sans aller jusqu'à la partie amère, autrement tout serait perdu. Ils passent cette décoction et la gardent trois ou quatre jours, jusqu'au moment où elle est à point. Elle est très agréable à boire, de fort bon goût, et excellente pour guérir l'incontinence d'urine, les points de coté, la gravelle et les maladies de la vessie ; mélangée à la boisson faites avec du maïs, elle la rends meilleure et plus délicate. Cette même eau bouillie jusqu'à s'épaissir se convertit en un miel fort agréable, et exposée au soleil avec je ne sais quels ingrédients qu'on ajoute, elle aigrit et se change en un excellent vinaigre. Nous avons dit en un autre endroit combien est propre à la guérison des blessures la résine du mulli. La décoction de ses feuilles est bonne pour s'en laver les jambes et le corps, faire disparaître la gale et guérir les plaies rebelles ; les bâtonnets faits avec les rameaux tendres sont excellent pour curer les dents. Je me souviens avoir vu la vallée du Cuzco ornée d'une innombrable quantité de ces arbres si utiles, mais quelques années plus tard je n'en vis presque aucun ; la cause en est qu'on en fait un très bon charbon pour les braseros : bien qu'il pétille beaucoup quand on l'allume, ensuite il ne s'éteint point qu'il ne soit réduit en cendre."


La question qui se pose est : comment un arbre originaire des Andes a t'il pu se retrouver au Japon? L' hypothèse la plus probable est une introduction par les Espagnols, ou les Portugais, au moment où leurs caravelles et leurs galions ont navigué autour de la terre.
La même chose s'est produite pour la Réunion : sa flore et, par conséquent, sa cuisine est le fruit des voyages commerciaux et des migrations. Même les flibustiers, chassés des Caraïbes et qui se sont réfugiés sur la côte malgache, ont pris part à la dissémination des plantes et des usages culinaires.

 

 

 

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