Il y a près de 130 espèces de bambous, pour la plupart originaires du Sud Est asiatique. Tout comme le gingko, les dernières glaciations leur ont été fatales en Europe et ce n'est qu'au XIXème siècle que les botanistes les ont réintroduit dans nos jardins.

Botaniquement parlant, ce sont des graminées, comme les céréales ou l'herbe de nos jardins. Certaines espèces atteignent 30 mètres de haut et leur bois très dur, riche en silice, permet de confectionners de échafaudages utilisés lors d'érection de gratte ciel.

Les pousses très jeunes de certaines espèces sont consommables, après cuisson.

 

 


"Le bambou est l'un des arbres les plus précieux en Chine. Il est utilisé de mille et une façons. Il sert la fabrication de chapeaux pour les soldats, de boucliers, d'ombrelles, de semelles de chaussures, d'échafaudages, d'instruments de mesure, de paniers, de cordes, de papier, de porte-crayons, de balais, de chaises porteurs, de tuyaux, de tuteurs et treillages de jardins. Ses copeaux servent la confection d'oreillers, ses feuilles celle d'une espèce de cape pour la pluie appelé " so-e ", ou vêtement de feuilles. Sur l'eau, on l'emploie pour la fabrication de voiles et de capots pour les bateaux, de cannes à pêche, d'épuisettes, de piquets et de boues.
Les catamarans sont des bateaux rudimentaires, ou plutôt des flotteurs, formés de quelques cannes de bambou solidement liées.
Dans le domaine agricole, le bambou sert pour la construction d'aqueducs menant l'eau vers la terre ; il entre dans la fabrication de la fameuse roue hydraulique ainsi que dans celle de la charrue, de la herse et autres outils agricoles. Le bambou donne d'excellentes canalisations pour l'acheminement des eaux pures des sources des collines vers les maisons et les temples des vallées.
On découpe souvent dans ses racines des silhouettes grotesques et on sculpte finement son tronc en bibelots pour les curieux ou en encensoirs pour les temples.
[...]
Les jeunes pousses sont bouillies et consommées. On en fait également des sucreries. Le tabasheer, une substance extraite de ses ramifications, est employé en médecine. Pour ce qui concerne le traitement du thé, le bambou entre dans la fabrication des tables à rouler, des paniers de séchage et des tamis.

Son dernier emploi, et non des moindres, est la fabrication des fameuses baguettes, l'article domestique le plus important.

Même si le lecteur est incrédule, je me dois de le mener un peu loin, et de lui dire que je n'ai pas cité la moitié des utilisations du bambou en Chine. Il serait en effet presque aussi difficile d'énumérer ce quoi il ne sert pas. Il est universellement nécessaire, que ce soit la maison ou au champ, sur l'eau ou sur la terre ferme, en temps de paix ou de guerre. Tout au long de sa vie, le Chinois dépend presque de lui, et il l'accompagne même jusque dans sa dernière demeure flanc de collines. Même là, le bambou se penche sur la tombe et la marque, en compagnie des cyprès, des genévriers et des pins."

Robert Fortune, "La Route du thé et des fleurs", 1852

 

Phyllostachys heterocycla "kikko". Jardin à Kyotocliché personnel ©1992

 

Phyllostachys heterocycla "kikko". Jardin à Kyoto

L'un des plus beaux bambous que je connaisse. Kikko signifie écaille de tortue. Sur une partie de la tige, les noeuds sont obliques, ce qui bombe les entre noeuds et leur donne cet aspect en carapace de tortue ("Kikko" en japonais).

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