la nécessité du strict respect de l'hygiène est encore illustrée par cet article paru dans le site de Santé Canada http://www.hc-sc.gc.ca/

Au cours des mois de février et mars 2001, 84 cas d'infection à Salmonella enteritidis lysotype 913 (SE PT 913) ont été déclarés en Alberta, en Colombie Britannique et en Saskatchewan. […] L'enquête a établi un lien épidémiologique entre la consommation de germes de haricot mungo distribués dans la région d'Edmonton et l’apparition de l’infection […]

Symptômes
La plupart des cas contactés (78, 96 %) ont déclaré avoir eu une gastroentérite entre les 3 et 20 février 2001. Les symptômes signalés par les cas comprenaient la diarrhée (100 %), des crampes abdominales (74 %), de la fièvre (55 %), des vomissements (45 %), des frissons (39 %), des maux de tête (29 %), des nausées (29 %), un endolorissement généralisé (23 %) et des malaises (7 %). Environ 6 % des cas ont été hospitalisés; aucun décès n'est survenu. Une période d'incubation a été calculée (moyenne de 50 heures, médiane de 48 heures) lorsque les enquêteurs ont été en mesure d'avancer une hypothèse quant au moment probable de l'exposition. L'âge moyen et médian des cas était de 32 ans, l'intervalle allant de 1 à 68 ans; 51 % étaient de sexe masculin.

Origine
Le producteur suspect exerce ses activités depuis 1995. Durant les inspections de l'usine de production par le service d'hygiène du milieu de la région de Capital Health antérieurement à l'éclosion, des techniques sanitaires, des pratiques de lavage des mains et des méthodes de contrôle/d'assurance de la qualité douteuses ont été observées. Des échantillons de germes de haricot de cet établissement analysés avant l'éclosion étaient exempts de pathogènes entériques communs (y compris Salmonella), mais présentaient effectivement des taux élevés de coliformes fécaux. Aucun cas de maladie gastro-intestinale n'a été relevé parmi les employés de l'usine durant février 2001, selon la direction de l'usine.
Les graines utilisées pour la production de germes de haricot mungo par le producteur suspect provenaient de la Chine, et ont été obtenues par l'intermédiaire d'un distributeur aux États-Unis. Le producteur suspect avait apparemment utilisé des graines provenant du même envoi entre novembre 2000 et la période de survenue de l'éclosion. L'étiquette apposée sur chaque sac de graines de germes de haricot portait une mention indiquant que le produit pouvait contenir des organismes pathogènes dont, entre autres, Salmonella et Escherichia coli, et recommandant le recours à un traitement de désinfection des graines. Cependant, les inspecteurs ont constaté que les employés de l'usine ne désinfectaient pas les graines de germes de haricot conformément aux instructions de l'étiquette.

Analyse
Des éclosions d'infection à Salmonella dues à des germes de haricot mungo avaient été signalées antérieurement. Des graines contaminées seraient apparemment responsables de la plupart des éclosions reliées à des germes; cependant, comme on l'a constaté pour la présente éclosion, il arrive souvent que l'on ne puisse isoler d'organismes pathogènes à partir de la graine suspecte, ce qui peut traduire une contamination faible des graines par des organismes pathogènes, ou encore une contamination intermittente ou inégale d'un lot de graines à l'autre. Cependant, le processus de germination, qui consiste notamment à laisser tremper les graines durant plusieurs jours, fournit des conditions propices à la croissance bactérienne, c'est-à-dire que des organismes d'abord présents en nombre infime peuvent croître au point de constituer éventuellement une menace pour la santé. Il n'est donc pas étonnant de constater qu'environ 9 % des germes de haricot mungo analysés dans le cadre d'une étude microbiologique menée en Thailande étaient contaminés par Salmonella. En raison du risque de contamination par des pathogènes, un traitement de désinfection est souvent recommandé dans le cas des germes de haricot. Ce traitement ne garantit pas cependant que le produit sera exempt d'organismes pathogènes - aucune méthode de désinfection n'a permis de réduire de plus de trois log le nombre d'organismes pathogènes présents dans les graines destinées à la production de germes de haricot.

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