Perte d'un chapeau de laiche sur le Tôkaidô, route reliant la ville impériale de Heian (Kyôto) à Eido (Tokyo).

Relais deYokkaichi, littéralement "marché du quatre", du nom d'une foire le quatre de chaque mois.

Premier grand axe de communication développé lors de l'instauration du shogunat à Kamakura, construite à des fins strictement politiques (acheminement par coursiers entre Cour impériale et Shogunat) et stratégiques (mouvements de troupes), la route est inadaptée au passage de simples voyageurs : absence de revêtement carossable, absence de ponts, nombreuses barrières gardées militairement.

En 1605, Tokugawa Ieyasu fit élargir la voie à neuf mètres, planter des arbres et fixer le nombre de relais de poste à 54. Les poids des bagages, les charges des chevaux sont règlementées. La sécurité reigne, sous la coupe des militaires, avec l'aide officieuse des Yakusaïs, à qui on tolère la gestion des mauvais lieux.

En poche un permis de circuler délivré par les autorités et un guide touristique, chaussés de socques de bois, chapeautés de laiches, et dûment armé de baumes pour les blessures, les Japonais marchent sur la Tôkaidô, souvent sous couvert de pélerinages dont le plus célèbre, au sanctuaire d'Amaterasu à Ise rassemble plus de trois millions de personnes en 1705...

A chaque relais, des auberges. Des plus luxueuses pour les nobles, aux plus sordides proposant les services des "empileuses de riz", prétendues servantes. Au long de la route, de simples baraques...

Pour ralentir la progression de troupes rebelles, les fleuves n'ont quasiment pas de ponts. Un pont établi près d'Hiroshima comprend cinq portions arrondies de chaussée correspondant aux cinq arches, qui briserait toute charge de cavalerie.

pont Kintaikyo. Photo  avant 1939

 

La traversée, quant elle n'est pas interdite par les crues s'effectue à dos de porteur, dans un plateau de bambou, ou à cheval.

 

  Hiroshige : route du Tôkaidô, passage de gué en plateau de bambou.

 

 

 

Hiroshige : route du Tôkaidô

  

 

Hiroshige : route du Tôkaidô

Relais de Mitsuke, sur le Tenryûgawa. Aucun passage à gué sur le plus rapide fleuve japonais

Lecture : Jippensha Ikkû, "A pied sur le Tôkaidô" (1802), Picquier poche. Deux Pieds Nickelés sur la célèbre route. Inspira Hiroshige.

Film : Koizumi Takasi, sur un scénario posthume de Kurosawa Akira, "Après la pluie". Un généreux maître d'arme voyage avec sa femme au long d'une route, dans l'espoir d'un emploi éventuel.

 

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